Ile-de-France - Verdelot


De 1456 à nos jours

La forteresse de Launoy-Renault, construite à Verdelot, en Seine-et-Marne, et dont la construction est antérieur à 1458, est partiellement détruite à la guerre de cent ans. Le château fut reconstruit au XVIe siècle avec une superbe façade renaissance. Jadis entourée de bois et d’étangs, il est devenue, à cet emplacement stratégique, une simple demeure appartenant à la famille d’Espence. Puis le château a été la propriété de la famille protestante de Bauveau. La chapelle sert au culte réformé jusqu’en 1685. Le château est un rendez-vous des seigneurs Huguenots. La seigneurie de Verdelot appartenait au Comte d’Allonville qui y possédait quatre fiefs dont Launoy-Renauld. Émigré en 1791, le Comte Armand Jean D’allonville seigneur de Verdelot et Launoy-Renauld, mourut à Londres le 24 janvier 1811.

Un acte de décembre 1456 entérine le dénombrement fait par « noble homme Claude Toignel, seigneur de Guivry et de Launoy-regnault », lieu où il a « toute justice haulte, moyenne et basse », à son suzerain robert de sarrebruche, comte de roucy et de Braine, seigneur de Montmirail et de La Ferté-Gaucher en Brie. Le descriptif mentionne : « le chastel et forteresse dudit Launoy regnault ainsi comme il se comporte avec les grans fossez et les petis ensemble la basse court et arrières fossez assis devant ledit chastel ainsi tout se comporte lesquels chastel et basse court à l’occasion des guerres qui ont esté par long temps en ce royaume, ont esté par longue espace de temps ruynez et inhabitez et depuis peu de temps ont esté reddifiez et remis sub audit chastel basse court… ». Ces termes prouvent l’existence d’un château de Launoy-renault avant la guerre de Cent Ans. Château et seigneurie n’apparaissent pas dans les rôles des fiefs du comté de Champagne au XIIIe siècle, recueillis jusqu’en 1275. Le domaine pourrait avoir été constitué, après cette date, par un premier seigneur inconnu. En 1456, le château venait d’être remis en état, vraisemblablement par Claude Toignel, à sa reprise du fief, après une longue période d’abandon et de ruine, mais l’équipement économique associé, notamment « aucuns saunoirs estant ès fossés et arrière-fossés de ladite place pour mectre et garder poisson », n’était pas encore rétabli. Ce contexte confirme accessoirement que les fossés du château étaient en eau, comme ils le sont encore aujourd’hui. il est cependant difficile de reconnaître, dans cette description d’un château à basse-cour et avant-fossés, le vaste plan quadrangulaire du château aujourd’hui conservé, avec angles et porterie flanqués de tours.
L’homogénéité de conception et de réalisation de l’œuvre architecturale du XVIe siècle exclut toute hypothèse d’un chantier échelonné en plusieurs étapes et plaide en faveur d’un achèvement vers 1530 au plus tard. Cette même unité architecturale permet d’affirmer que le logis de Launoy-renault, tours d’angle comprises, n’est pas une construction du XIVe et du XVe siècle largement remaniée au XVIe siècle, mais un édifice neuf datant du premier tiers du XVIe siècle. De plus – on y reviendra ‒ la distribution fait référence à celle des logis de quelques châteaux de grands officiers de la couronne réalisés dans le premier quart du XVIe siècle

Le seul vestige probable du château médiéval restauré en 1456 semble être l’ouvrage d’entrée fortifiée, pavillon de plan carré flanqué de façon asymétrique de deux tourelles cylindriques dont le soubassement baigne dans l’eau des fossés. La mise en œuvre de cet édifice, plusieurs fois remanié au point d’avoir perdu la plupart de ses aménagements d’origine, est différente de celle du grand logis sud, plus rustique et moins unitaire. Étayées après coup par deux gros contreforts frontaux, les tourelles sont construites en blocage de petits moellons de grès et de silex depuis le soubassement massif jusqu’au niveau du rez-de-chaussée inclus. Au-dessus, le reste du corps cylindrique est monté entièrement en briques, tandis que les murs du pavillon sur lequel se greffent ces tourelles sont en blocage de petits moellons sur toute leur élévation, sans mauvais raccord d’une maçonnerie à l’autre. La tourelle nord abrite au rez-de-chaussée une petite chambre de tir circulaire couverte d’une voûte sur croisée d’ogives rudimentaire et équipée d’une ouverture de tir de type archère, à fente simple au-dehors, permettant de contrôler le passage sur le pont d’accès. Cet élément pourrait appartenir au château ruiné pendant la guerre de Cent Ans, et les élévations en briques à son rétablissement en 1455. La grande arcade d’entrée actuelle couverte en anse de panier, appareillée en grès, et le pont dormant ont sans doute remplacé, avant 1770, un ancien dispositif de porte à pont-levis, avec arcade charretière plus étroite et guichet, dispositif usuel au XVe siècle. La tourelle sud contient un escalier tournant en bois qui peut remonter au XVIIe siècle.

Sources : Christian Corvisier - http://corvisier.mesqui.fr/Chateaux_francais/pdf/Launoy-Renault.pdf

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