Grand-Est - Le Vézier


Le privilège de bouilleur de cru remonte à Napoléon lorsqu’il accorda un privilège d’exonération de taxes pour la distillation de 10 litres d’alcool pur ou pour 20 litres d’alcool à 50° pour ses grognards. Ce privilège fut héréditaire jusqu’en 1960, où, pour tenter de limiter le fléau de l’alcoolisme dans les campagnes mais aussi sous la pression des lobbies de grands importateurs d’alcool fort ou producteurs français, le législateur en interdit la transmission entre générations ; seul le conjoint survivant pouvait en user jusqu’à sa propre mort, mais plus aucun descendant. Mais le sujet donna lieu à l’Assemblée nationale à des débats houleux.
On comptait alors environ trois millions de bouilleurs de cru, et l’exemption représentait un manque à gagner d’environ 20 milliards de francs3.

Dès lors, les bouilleurs de cru non titulaires du privilège pouvaient faire fabriquer leur alcool par le distillateur ambulant mais devaient verser une taxe fiscale au Trésor public via l’administration des douanes à partir de 1993.

Ce métier est devenu très rare, il existe encore un artisan dans notre région sur la commune du Vézier. Patrick Moncourant s’est lancé dans la distillation d’eau-de-vie en 1982 et c’est la cinquième génération.